C'est devenu une triste habitude : pas une semaine ne passe sans qu'on ait droit à des images de policiers qui agissent de manière très violente lors d'une interpellation, alors qu'ils sont clairement en surnombre et qu'ils ne semblent pas en danger sur les images. Dernièrement, c'est l'interpellation de Junior Bvndo qui a fait couler beaucoup d'encre un peu plus tôt cette semaine, après que la vidéo ait fuité sur Internet. Des informations complémentaires sont apparues sur cette affaire, sur laquelle le rappeur est revenu.
Junio Bvndo a été interviewé par Booska-P, au sujet de cette arrestation plus que musclée, pendant laquelle on le voit maintenu au sol, tasé, et même presque déshabillé.
"Ce lundi là en fait, je rencontre la police par hasard. J'ai même pas fait quoi, 100 mètres? Comme d'hab, je vois un contrôle, et une équipe de civils qui sont assez virulents, qui virent les gens pour pas qu'ils regardent trop. Il y avait un dispositif de vélo, des civils, au moins 3 fourgons 5008. Ils avaient déjà attrapé les gens. Je croise un policier en civil, il vient, il me regarde et il me dit 'eh vas-y casse toi fils de pute'.
Ils ont reçu un appel, ils m'ont sauté dessus. Ils voulaient me prendre mon téléphone pour pas que je filme. Ils m'ont balayé, ils ont fait ce qu'ils avaient à faire, et c'est ce que vous avez vu. Ils ont commencé à me mettre des coups. A un moment, je ressens des décharges, j'ai commencé à hurler. Et je leur parle, je cherche leur regard, je leur dis 'les gars, j'ai rien fait moi, vous allez me tuer'. Quand j'arrive en garde à vue, on me notifie la garde à vue, 'violences sur un officier', elle a porté plainte, 8 jours d'ITT soi-disant.
J'essaie de me justifier comme je peux, c'est ma parole contre la leur. Dans la position où je suis je peux même pas savoir où elle se situe, je savais même pas qu'il y avait une femme, je me débats parce que j'ai mal, parce que j'ai pas envie qu'on me fasse mal, j'ai pas envie de mourir, d'être étouffé, de tomber. Moi j'suis asthmatique, je leur ai dit plusieurs fois. Mais même croiser mon regard, ils voulaient pas. Si y avait pas eu de vidéo, je crois que je serais encore au dépôt, en train d'essayer de justifier des choses qui n'ont même pas lieu d'être."
Junior Bvndo termine en disant qu'il est loin d'être un cas isolé, et qu'il a eu de la chance que ce soit filmé. Il affirme être marqué psychologiquement, et également qu'il compte donner des suites juridiques à cette histoire. Un communiqué de presse a d'ailleurs été publié par son avocat, on vous tient au courant de la suite.