Booba : "Kaaris, c'est vraiment moche ce qu'il a fait"

Kaaris, vie à Miami, rap actuel, vision sur le monde... Booba s'est confié au magazine GQ.

Booba est incontestablement le maestro du rap français. Ça fait 25 ans qu’il est dans le game et il fait toujours autant parler de lui. Entre albums qui cartonnent, clashes à répétitions, projets à n’en plus finir… Il règne sur tout. Le rappeur s’est entretenu avec GQ. Kaaris, vie à Miami, son avis sur le rap d’aujourd’hui… Il nous dit tout !

Qui dit Booba, dit sans langue de bois. Ça rime et c’est véridique. Celui qui a teasé un morceau inédit s’est confié au célèbre magazine GQ. C’est bien simple, il a parlé de tout, sans tabou. Kopp s'est livré sur sa vie de père de famille, le rap actuel, et sur des sujets plus vastes… Mais avant tout, il s’exprime sur son rival du moment : Kaaris.

"Kaaris, il m’a niqué mon délire en déclarant forfait, ça m’a démoralisé. C’est vraiment moche ce qu’il a fait, c’est honteux. Et puis il y avait beaucoup d’argent à gagner, 1,5 million minimum. Moi, j’avais déjà mis ça dans ma compta ! Comment il a pu cracher sur cet argent ?". Booba ne s’en remet pas. Il ne digère pas l’annulation de l’Octogone, ce fight que tout le monde attendait avec impatience. En jetant l’éponge, sa haine envers le rappeur de Sevran n’a fait que s’accroître. Il savait que la rencontre était au centre des discussions. Il déclare : "C’était le combat que toute la France attendait. Tous milieux confondus ! Moi, ça m’a surpris, les gens m’arrêtaient dans la rue, c’était un truc de fou !". Il avait beaucoup misé sur ce combat. En vain.

La star d'Instagram sait qu’on le juge sur ce côté bagarreur, mais cela l’importe peu. Il ajoute : "Les gens qui se sont indignés genre “quelle honte de se battre comme ça alors qu’ils sont pères de famille”, ils croient quoi ? Que dès qu’on a des enfants, on arrête de se battre ? George W. Bush, quand il a envahi Irak, il n’avait pas d’enfants, peut-être ? Et puis bon, je sais que tous ces mecs qui me jugent auraient été les premiers à regarder l’Octogone à la télé". Ça, c'est dit !

A 43 ans, Booba est toujours le King, bien assis sur son trône. Pourtant, il n’était pas forcément destiné à cette carrière folle. Il dit : "La musique, ça m’est arrivé par hasard, par des copains de Boulogne qui m’ont embarqué dans l’affaire, j’y croyais pas trop au départ. Mais au bout d’un moment, l’esprit de compétition a agi et j’ai pris le truc au sérieux. Et puis ça nous a rapporté de l’argent, comme on était 100 % indépendants. Avec Lunatic, je me suis acheté ma première Mercedes". Rares sont les rappeurs qui perdurent autant. Mais B2O a trouvé la recette parfaite, sa recette bien à lui. Vous prenez une écriture atypique, une personnalité hors normes, des sonorités toujours plus modernes, et un souci du perfectionnisme, ça donne Booba. Ce n’est pas rien si ses albums se vendent vitesse grand V. Mais celui qui affirme ne plus vouloir sortir de projets physiques sait que rien est éternel et compte s’arrêter dans pas trop longtemps.

On s’est tous déjà dit : "Mais à quoi ressemble une journée dans la peau de Kopp ?". On a la réponse. Il explique : "Quand je n’enregistre pas, je passe mes journées sur mon téléphone à valider des clips, des morceaux, des visuels, des prototypes de vêtements, ça se termine jamais vraiment". Il charbonne H24. Et Instagram, il le case où dans ce planning surchargé ? Pas de panique, l'organisation c'est son fort ! Il déclare : "En fait, j’ai mon réseau de sources, dans mon entourage ou ailleurs, qui savent ce que j’aime et qui m’envoient leurs trouvailles. Je fais mon shopping là-dedans le matin et je poste ensuite. C’est mon truc, j’aime bien le côté artistique, entre guillemets, d’Instagram". Il a ses petites pookies à lui.

Le rappeur est devenu plus mature, plus responsable au fil du temps. Il confesse : "À Miami, je ne vois pas grand monde à part eux. Je vais bien au restaurant de temps en temps, avec Gato, mais sinon je ne sors pas trop. Je réduis de plus en plus la weed, je ne fume plus le matin ! Et l’alcool, c’est très rare, c’est juste sur scène ou en soirée". Il a une hygiène de vie irréprochable. Il explique : "J’ai un chef français chez moi, il me fait des tajines, des choses comme ça. Je ne calcule pas les calories, mais je mange sainement parce que j’ai toujours fait du sport dans ma vie, donc j’ai toujours fait attention". Doit-on cette sagesse à son rôle de père ? Probablement.

Il termine en parlant de ses préférences dans le rap. Et vous allez voir, ses confessions sont pour le moins étonnantes. Il affirme : "Kanye, je déteste, humainement, musicalement, c’est tout ce que je ne supporte pas, ça fait dix ans qu’il a craqué. C’est un démon ce mec, c’est le règne du mensonge, de l’hypocrisie, du fake, c’est horrible. Sa meuf, elle a un cul comme ça, mais elle va te jurer sur la tête de sa fille qu’il est vrai. C’est incroyable d’être aussi nul. Et puis personne n’écoute sa musique ! Les gens écoutent une fois par curiosité, mais après ils arrêtent. Je l’ai vu en concert, le mec ne sait ni chanter ni rapper, il n’a pas de souffle, pas de coffre, c’est le néant". Kanye, si tu passes par là…

Et côté rap français ? C’est pas ouf non plus. Booba dit : "Plus personne n’écrit bien, franchement. Avant il y avait Solaar, Oxmo, mais les jeunes ne sont pas au niveau". Seuls Vald, Damso et Nekfeu sortent un peu du lot.

En tout cas, merci de nous vendre du rêve à chaque fois.