Inversion Festival : l’interview de James BKS

L'artiste se confie.

Lors de la 1ère édition du Festival Inversion, l'équipe de Générations a pu recevoir James BKS et lui poser quelques questions sur son passage à lyon, sa carrière et ses futurs projets.

Comment s'est passée ta prestation à Lyon, tu penses quoi du public lyonnais ?

C’était une chance de pouvoir jouer au Matmut Stadium, anciennement stade Gerland. C'est un stade mythique, la line-up était incroyable et le public était réceptif. On s’est sentis porté, on a partagé des bons moments, c’était bien !

Revenons sur ta carrière, Comment tout ça a démarré ?

J’ai commencé la musique très tard même si c’est une passion que j’ai depuis tout petit. J’ai été porté par mon déménagement aux USA et par les rencontres que j’ai pu faire. C’était pour moi un nouveau départ, j’avais 19 ans à l’époque. Je savais que je voulais faire de l’audiovisuel sans savoir précisément quoi. Je me suis essayé à des programmes de musique et c’est là que ma passion a grandi de plus en plus jusqu'à ce que mon entourage me conseille de prendre ça au sérieux. J’ai commencé avec une première mixtape faite avec des artistes locaux, ce projet est arrivé jusqu’aux oreilles d’Akon et c’est comme ça que j’ai décroché mon premier stage, et que j’ai commencé à travailler avec des auteurs de son label.

Quels sont tes modèles ?

Kanye West pour son côté avant-gardiste, mon père Manu Dibengo, Fela Kuti et plein d'autres. Ça peut aller de John Mayer à Calogero, c’est très varié tout comme la source même du hip hop qui est du sampling qui piochait dans le rock, le jazz, La soul etc.

Parlons de ce que tu as nommé la “New World Music”, d'où est venue cette inspiration ?

J’ai toujours voulu mettre en avant cette fusion musicale dans ma musique, ça reflète mon parcours. Je suis né en France, je suis français, mais j’ai vécu mes toutes premières aventures musicales aux Etats-Unis. Je me suis vraiment nourri de la culture afro-américaine pour devenir qui je suis aujourd’hui et évoluer dans la musique. Et quand je suis rentré en France, mes racines camerounaises m’ont rattrapé quand j’ai reconnecté avec mon père biologique et ça m'a donné envie de tout rassembler.

Il y a une volonté d'innover et de faire preuve d'originalité ?

Oui clairement, je viens de la génération de Pharrell Williams, de Timbaland, de Swizz Beatz où tu avais des producteurs qui étaient forts et qui pouvaient avoir des numéros 1 dans les charts, mais qui n'essayaient pas de se copier l’un ou l’autre. Chacun avait sa sonorité et sa signature. C’est toujours ce que j’ai souhaité atteindre dans ma carrière. J’ai eu la chance de travailler avec des artistes de renom, mais je me perdais dans des briefs qu’on pouvait me demander. Je voulais avoir ma signature musicale et c’est venu de cette volonté-là.

Et c’est de là que naît le tube "New Breed" ?

"New Breed", c’est un peu le résumé des rencontres que j’ai pu faire a cette époque avec notamment Idris Elba qui est devenu plus qu’un collaborateur, c’est devenu mon grand frère et mon mentor. Il a vraiment cru en moi quand je me suis lancé en tant qu’artiste, il m’a poussé et m'a permis de m’exprimer sur une plus large plateforme. On a sorti un premier titre ensemble "Kwele" et à l'issu de ce titre-là, on cherchait à réaliser un remix. Idris avait Q-Tip (A Tribe Called Quest) en tête qui a répondu présent mais qui avait trop de projet en simultané, donc ça n’a pas pu se faire à ce moment-là. Idris m’a suggéré de composer un nouveau titre, "New Breed" et la collaboration a pris. Idris a écouté, il a voulu poser tellement il a kiffé, Q-Tip a adoré et a posé, et ensuite on a appelé Little Sins. C’est une rencontre générationnelle, mais aussi une collaboration qui symbolise l’envie de reconnecter avec ses racines et de se réapproprier notre histoire, tout en étant fier d'être là où on vit.

Aujourd’hui tu es où ?

Je suis chez Polydor avec une superbe équipe et j’ai mon propre label qui s’appelle "Grown Kid".

Tu penses quoi de la scène FR actuel par rapport à la scène US ?

On a une génération d'artistes exceptionnels comme Laylow, SCH, PNL et plein d'autres qui n’a plus à rougir de ce qui se fait outre atlantique. La musique en France (le hip-hop) a vraiment trouvé son identité, c’est comme la NBA, aujourd’hui il y’a plein de joueurs européens qui performent et qui n’ont pas à se sentir inférieur face aux Américains.

Quoi de prévu pour la suite ?

J’ai ma première date parisienne le 23 novembre, qui annonce un double album ! La première partie sort le 08 juillet et la version physique du double album sort le 23 novembre pour le concert à l'Elysée Montmartre.