On n'en parle peut-être pas beaucoup mais le nouvel album de Sinik, "Niksi" est une réussite. Le rappeur des Ulis a compris ce que voulait son public : du rap comme il le sait le faire, sans fioriture, sans effet, sans en rajouter. Cela fait plaisir aux fans mais les chiffres ne suivent pas forcément. Rappelons juste que les chiffres n'ont jamais fait la qualité d'un disque... Quoi qu'il en soit, il semble pourtant que cela pose des problèmes au propriétaire de salons de tatouage. En effet, il a du mal à faire des feats avec des rappeurs de la jeune génération comme il l'a expliqué dans une interview donnée à Interlude. Il le sait alors pour son projet précédent, il a fait zéro feats. Pour "Niksi", il en a demandé et n'a pas vraiment été surpris par les réponses qui lui ont été données...
"Sur l'album d'avant '8ème Art', j'ai fait zéro feat parce que je savais pertinemment qu'aller se confronter à demander des feats aujourd'hui, c'était compliqué. J’ai voulu faire plaisir aux gens, donc je suis allé un peu contre ma nature sur l’album Niksi, et j’ai demandé pas mal de feats sur cet album-là et j’ai entendu tout et n’importe quoi. Et au final, ça m'a rappelé pourquoi je ne voulais pas en faire. Ça m'a rappelé ces choses-là."
S'il ne cite aucun nom, Mals'1 l'Assassin poursuit néanmoins son explication avec une sorte de fatalisme dans la voix.
"Il y en a qui ont été archi-respectueux. J’ai senti que réellement ils voulaient le faire, et du jour au lendemain, il y avait une espèce de disparition, parce que, je suis quasi sûr qu’il y a des mecs dans leur équipe qui leur ont dit : ‘Ouais, mais non, t’as vu, c’est un ancien, il ne faut pas se mélanger."
Pour lui, c'est l'omniprésence des chiffres qui a mené à cette situation.
"Si tu ne fais pas 50 milliards de streams et 50 milliards de vues, tu es loin d’être prioritaire quand tu vas demander un feat à un mec du moment, un mec d’aujourd’hui. L'âge, l'ancienneté, le fait de ne plus être le mec du moment, ce qui est tout à fait normal à mon âge, ça devient plus un handicap qu'autre chose."
Mais fidèle à ses idées et à son parcours, Sinik a avancé, sans se soucier de ce que l'on pouvait bien penser de lui et tant pis si la jeune génération ne veut pas croiser le fer avec lui. Peut-être certains ont-ils eu peur de se confronter à Mals'1 L'Assassin ?