Soso Maness : ses (bons) conseils aux rappeurs

"Le rap ce n'est pas la rue", rappelle-t-il.

Invité de l'émission de Mouloud Achour, "Clique", en compagnie de Kery James et Demon One, Soso Maness est revenu sur une histoire racontée par Disiz. Celui-ci expliquait qu'il y a quelques années, des truands ont tenté de le racketter mais qu'il n'avait rien lâcher. Après un moment de surprise, "ils n'ont quand même pas fait ça à Disiz", Soso Maness a rappelé une chose très juste : "le rap ce n'est pas la rue", autrement dit, personne n'a rien à y prouver, il s'agit juste de faire de la musique. Et pour cela, mieux vaut se tenir loin des problèmes. Et il a peur que certains ne l'ait pas compris et que cela se retourne contre eux dans quelques années. Lui parle même d'une possible hécatombe.

"Que tu fasses le bandit dans ta musique, que tu l’assumes complètement dans tes sons et dans ta vie et que tu te retrouves dans cette situation, c’est que tu l’as cherché. Mais vous allez voir dans 2 ou 3 ans, l’hécatombe de rappeurs en détention ou assassinés ! J’ai vécu ça donc je suis à l’abri de tout ça."

Il a ensuite développé en disant en substance : la musique c'est un travail qui fait des envieux donc mieux vaut changer de vie voire de quartier afin de rester en-dehors des affaires de la rue même s'il sait que c'est difficile.

Tu ne peux avoir 20 ans, être multimillionnaire et que les gens vont te laisser comme ça. Ce n'est pas possible, ça n'existe pas.

"Le jour où vous sentez que ça change dans votre quartier, et que vous sentez une vibes bizarre autour de vous : Partez ! Si on vous interdit de clipper dans votre quartier, ne clippez pas dans votre quartier. Ne vous rabaissez pas (…) pars. Tu auras la possibilité de faire partir ta mère, ton père, d'aider tes frères et tes soeurs, pars. Ne reviens pas à cette mentalité de quartier où les gens vont t'interdire des choses, pars. Ce n'est pas grave, tu n’as rien à prouver. Tu as un talent, va au bout

Un discours totalement validé par Kery James et Demon One, ce dernier prenant également l'exemple des rappeurs américains.

C'est comme si ceux qui ont réussi leur sont redevables. Ça devient comme aux Etats-Unis, quand un rappeur américain réussi là-bas, il ne peut pas rester dans le ghetto parce que ça va être chaud pour lui. Il a de l’argent donc il va être obligé de bouger."

Avis aux jeunes artistes donc.