Après deux ans d'attente, Erykah Badu nous offre enfin le deuxième volet de la trilogie " New AmErykah " : " Return Of The Ankh ". Avec le premier, elle nous avait surpris par ses sonorités très novatrices, avec des producteurs comme Sa-Ra ou Madlib, mais aussi par ses sujets très politisés.
Dans ce nouvel opus, Erykah avait annoncé qu'après avoir mis en avant le côté gauche de son cerveau, celui de la raison, elle avait décidé de faire parler le côté droit de son cerveau, celui de l'émotion.
Et pourtant elle crée la polémique avec le clip de son premier single " Window Seat ". Dans ce clip elle déambule dans les rues de Dallas en se déshabillant jusqu'à se retrouver nue et à la fin elle feint d'être abattue d'une balle dans la tête. Son message est de s'affranchir de l'oppressante pensée collective, de s'affirmer en tant qu'individualité. Mais la nudité, plus le fait que son parcours dans Dallas était celui du président Kennedy juste avant de se faire assassiner, n'est pas vraiment du goût de l'Amérique bien pensante.
Mais revenons à la musique, Miss Badu nous surprend par ses choix rétro-soul avec quelques reprises de renom comme dans " Turn Me Away (Get Munney) " où elle s'approprie avec talent " You Can't Turn Me Away " de Sylvia Striplin ou encore " Fall In Love " qui sample le célébrissime " Intimate Friends " d'Eddie Kendricks.
Pour cet album, la chanteuse a refait confiance aux même producteurs à savoir James Poyser, Karriem Riggins, Sa-Ra et bien sûr Madlib pour l'hypnotique " Incense " et le soulful " Umm Hmm ". A noter l'excellent " Love " production funky du regretté Jay Dee, sur lequel elle dit que l'être humain ne connait que deux émotions la peur et l'amour. Comme " Mama's Gun " l'album se termine sur un morceau jazzy en trois parties.
Erykah Badu est l'une des rares artistes à parler d'amour en évitant les habituelles mièvreries ou grossièretés. Vivement le troisième " New AmErykah " !
