Comme annoncé début 2008, Kanye West nous livre un album enregistré entièrement en auto tune. Mais ce serait une grosse erreur de réduire « 808's & Heartbreak » à cette façon de travailler sa voix.
Selon les artistes qui l'utilisent, cette technique permet d'amplifier les émotions et le pathos. Ce procédé va de paire avec cet album plutôt introspectif, pour preuve des titres comme « bad News », titre schizophrène mêlant beat enlevé, accords de piano graves et voix déchirée. Sa gravité sur cet album est très liée au décès de sa mère pour laquelle il a composé « Coldest Winter ».
Même s'il ne rappe sur aucun morceau, Kanye West nous rappelle ses influences Hip Hop avec des beats puissants et des accords de piano comme sur « Heartless » ou encore « Amazing » sur lequel le rappeur Young Jeezy vient lui prêter main forte de manière efficace. Malheureusement le titre « See You In My Nightmares » avec Lil Wayne est bien moins réussi, nous laissant espérer un démarrage jusqu'à la fin du morceau.
Cependant, kanye nous offre aussi des titres plus légers musicalement comme « Paranoïd » titre électro qui semble avoir quitter les années 80 en DeLorean pour arriver sur cet album. On peut également citer les titres plutôt pop comme « Robocop » avec ses violons ou « Streets Lights » avec ses saturations de voix.
Kanye West s'inspire de divers style sur cet album, le but étant de faire une oeuvre inclassable à l'image du premier single « Love Lockdown ». Ce titre qui a surpris tout le monde avec ses percussions tribales et ses basses profondes caractéristiques que l'on retrouve tout au long du disque. Pour obtenir ce son, l'artiste a travaillé avec le clavier Roland TR-808, d'où la référence dans le titre de l'album.
Kanye West conclut avec un live au piano « Pinocchio Story » où il se demande si la célébrité vaut tant de sacrifices.
« 808's & Heartbreak » est une photographie d'un moment de la vie de son auteur et risque d'être daté dans deux ans.
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