Guizmo - André

Découvre le nouveau titre de Guizmo : André, et laisse ton commentaire

Olivier Cachin en parle

Le rap, c’est inventer des mondes, décrire des réalités, faire vivre le ghetto avec des mots. C’est ce que fait Guizmo avec le titre qui marque son grand retour, "André".
"J’rappe pas la rue, j’rappe la vie, moi. J’ai vu le tiers-monde en France sur le tournage du clip de “Dis-moi”" balance le damné des mots dans ce titre lourd, hors format, huit minutes d’anthologie où les formules s’entrechoquent, où le flow a l’odeur des poubelles du quartier, puissant comme le désespoir de ces « banlieusards habitués aux palpations » décrits avec émotion et grandeur par Guiz.
Les punchlines pleuvent sans rémission (« Tous la gueule de l’emploi, c’est pour ça qu’on est aux assedics », « à force de tous trainer en chien, évidemment les p’tits te mordent », « y a que des louveteaux dans le zoo ») tout au long des rimes de ce texte gargantuesque.
Sur une prod de Sim’s qui sent bon le sample héroïque à l’ancienne, Guizmo ne fait pas de demi-mesure et donne tout, sans refrain, sans fausse pudeur, un flashback sur une carrière, un quotidien de haine et de mal-être, le bilan provisoire d’une vie qui côtoie le gouffre.
Les images sont fortes, les vérités s’accumulent, le morceau sent le vécu, dédicacé aux enfermés, aux disparus, aux chiens de la casse, à tous ceux dont la vie bascule sur un regard, un mauvais coup qui tourne mal. « Où sont passés tous mes rêves ? », s’interroge Guizmo. Son triste constat raconte le cauchemar d’un quotidien barbelé, plombé, où le seul espoir est contenu dans la musique et où la jeunesse ne se fait pas de vieux os.

"André" ? Pas un single.
Juste un futur classique.


 

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