Rap confinement : S.Pri Noir et la sortie de "Etat d'esprit"

S.Pri Noir a sorti son album en plein confinement, il a fallu s'organiser

Après Hatik, Gianni et GLK, voici le quatrième épisode de notre série sur le rap français et le confinement. On a interrogé S.Pri Noir qui a fait son retour en plein confinement avec son album "Etat d'esprit" qui est sorti le 17 avril. S'il reconnaît que mettre en album dans les bacs dans ces conditions n'est pas simple, il remarque aussi que cela l'oblige à trouver d'autres solutions.
 
Comment travailles-tu durant le confinement ?

Je fais tout à distance, on est obligé, forcément. Téléphone, FaceTime, toutes les applications qu’on découvre sur lesquelles on peut communiquer à plusieurs. Donc, on fait tout à distance.

Est-ce que cela freine tes activités ?

Carrément, ça freine parce que comptais défendre l’album en faisant de la promo. La promo, elle est différente, il y a des choses qui s’annulent. On ne peut pas faire de clips et moi j’ai eu la chance d’avoir clippé deux morceaux avant le confinement donc j’ai quand même pu produire du contenu à ce niveau-là. Mais au niveau de l’enregistrement, c’est aussi relou parce que je n’ai pas de quoi enregistrer chez moi donc là je cherche à récupérer du matériel pour pouvoir le faire et continuer à avancer pour la suite parce que forcément, quand tu es chez toi, tu as envie de faire du son. Donc oui, la situation me freine.

Comment fais-tu pour y remédier ?

J’essaie de trouver des solutions. Là par exemple, j’ai fait un personnage 3D moi-même et via ce personnage, j’essaie de créer des choses autour qui servent à mettre en images des sons ou répondre à des questions. On essaie de trouver des solutions alternatives, par exemple pour certains clips, les faire en dessin, des choses comme ça. On s’organise au jour le jour, on essaie de trouver de nouveaux outils promotionnels pour faire kiffer les gens tout simplement.

Quelles solutions as-tu trouvé pour travailler avec ton équipe ?

Pour travailler avec mon équipe, ce sont les moyens qu’on utilise d’habitude parce qu’on est beaucoup au téléphone ensemble, on communique beaucoup. Du coup, ça ne change pas trop. Mais je pense qu’on se parle beaucoup plus qu’en temps normal même si en temps normal, pour une sortie avec des conditions normales, on se parle déjà beaucoup mais là, on multiplie les appels, les réunions et les échanges d’idées. Donc, il y a beaucoup plus de fréquences dans les échanges.

Sens-tu un ralentissement de ton activité ou es-tu toujours aussi dynamique ?

Il n’y pas de ralentissement. Mon acticité va 10 fois, 20 fois plus vite et il y a 20 fois plus de choses à faire. Mes journées sont totalement remplies de 11h à 5 ou 6h du matin. Parce que de 11h à minuit, je vais bosser justement sur les contenus qu’on a à sortir. Ensuite, c’est le moment de détente, je vais regarder des films, des séries, je vais jouer à la Play

Tu as sans doute plus de temps, à quoi l'utilise-tu ?

Non. Je n’ai pas plus de temps pour moi. Je vais exactement les mêmes journées qu’en temps normal mais de chez moi. Mais vu qu’il y a le confinement, j’ai deux fois moins de temps en fait parce que c’est beaucoup plus dur de travailler dans ces conditions, il faut trouver des alternatives, ça prend plus de temps de faire les choses à distance. En tout cas, mon temps libre c’est là où j’essaie de me détendre comme je disais, mais j’essaie quand même d’écrire un peu. Je me penche sur pas mal d’albums, des albums à l’ancienne, des albums qui n’ont rien à voir avec le rap, c’est un truc que je fais beaucoup.

 

Propos recueillis par Grégory Curot.