Dinos Punchlinovic garde la foi

Dinos a fait parler de lui avec cinq morceaux balancés il y a peu. L'occasion d'aller discuter avec lui de son tant attendu premier album, "Imany"…

On avait laissé Dinos Punchlinovic sur ''Namek'' il y a de cela quelques années.  Comme il nous l'a confié, sa tête est toujours restée ailleurs, il est comme ‘'dans les nuages‘' depuis tout jeune. Néanmoins, Dinos n'est plus un rookie et se prépare à sortir son premier album après une multitude de projets aux traits marqués.
Aujourd'hui, nous avons donc rendez-vous avec moins de ''PAWG'' mais plus de ''foi''. Oui,  le rappeur met de la foi dans tout, y compris dans sa musique. Pas pour rien, donc, que son premier album se nomme ''Imany''… Explications. 

Le début de la conversation commence par là. Qui est ‘’Imany’’ ?
Loin de jouer au cachotier, Dinos abonde : ‘’En swahili, cela correspond à la foi’’. Nous y sommes, enfin débarrassés de notre inculture et de ‘’La’’ question qui nous hantait.
Entier, il nous file d’ailleurs la direction de ces dernières productions : ‘’Imany, c’est devenu une sorte de concept. C’est la foi sous toutes ses formes. Religieuse ou pas, il faut mettre de la foi dans tout ce que tu fais, dans la vie de tous les jours, dans la musique, etc’’. 

 

 

Pas étonnant, du coup, que Dinos se mette à causer ‘'émotion'' avant tout. A l'heure où le game remue sur une succession de modes et de tendances, ce dernier a gardé ce qui faisait sa force. Une écriture qui coule de source, combinée à des thèmes qui peuvent partir de rien pour aller taper plus haut. Une formalité pour un artiste qui reste lui-même. Jamais donneur de leçon, le bonhomme ne fait pas dans le rébarbatif, aidé par une manière adolescente et instinctive de voir son rap : ‘'J'essaye d'être direct, je fais simplement avec ce qui me passe par la tête''. 

L'instinct, peut-être la meilleure des qualités pour décrire ce qui nous entoure sans tomber dans les clichés. Ainsi, il fait rimer la Courneuve et le reste du monde sans se plaindre, sans poncifs,  juste avec un putain de talent.  
Au cœur de notre discussion, on a essayé de faire coller sa manière de raconter des histoires à celle des américains. Il botte en touche jusqu'à signer un home run. En effet, on était tout de même loin de sa réponse : ‘'j'écoute autre chose que du rap français ou US en ce moment. Il faut que ça me donne des émotions sinon ça me casse les couilles''.

Au lieu de se tuer aux derniers bangers du moment, lui préfère passer du côté du r'n'b le plus pointu et faire avec une certaine mélancolie dans son dernier projet, "Toujours pas IMANY mais presque", parfait pour patienter avant son fameux album.  
Dans les cinq morceaux partagés, on aperçoit d'ailleurs un featuring avec un certain Joke baptisé ‘'Plaque Diplomatique'' : ‘'On nous demandait un titre depuis longtemps. Joke, c'est quelqu'un que j'apprécie. Ça s'est fait naturellement, sans compétition malsaine. Je connaissais déjà la prod de StillNas sans qu'elle me touche vraiment.Mais quand j'ai réécouté l'instru avec Joke, ça m'a choqué''. 

 

 

Le morceau est à l'image de Dinos, des questionnements, des vérités, des punchlines qui sonnent sans jamais s'évanouir. Le ton est presque nonchalant pour celui dont le but est également de ‘'sortir la daronne du HLM''.
Loin de se contenter des mêmes ficelles, il nous a également livré le touchant ‘'Rue Sans Nom''. Un pari osé afin de partir encore plus loin dans ce qu'offre aujourd'hui le rap… Et se retrouver encore plus haut que ''Namek'' ?