Rob $tone ou quand le rap fait son cinéma.

L'histoire d'un gars de San Diego et de son hit. Entre un sample légendaire et une dédicace à Quentin Tarantino...

San Diego, ses étés moites, son statut de deuxième ville de Californie et… Rob $tone. Un rappeur, qui, malgré son pseudonyme, est loin de planer. Le rookie nous a en effet dévoilé un des morceaux les plus catchys de ses dernières années. Un tube de sale gosse au titre désinvolte : ‘'Chill Bill''. Le ton est donné, notre Rob cumule seulement 21 petites années sur cette terre et fait avec les références de son temps en pastichant l'œuvre d'un certain Quentin Tarantino
 


 
Loin des biopics basés sur les anciennes gloires de la west-coast (NWA a eu son long-métrage, ce sera bientôt au tour de Tupac Shakur) ou des films de gangsters qui rythment nos soirées depuis bien trop longtemps, notre $tone a préféré (re)graver dans nos oreilles un monument de la culture white trash, ‘'Kill Bill Volume 1'', film sorti dans les salles en 2003, il y a tout treize ans. Treize, un chiffre porte-bonheur qui a amené ‘'Chill Bill'' au top des charts US. Aujourd'hui, le morceau se classe en effet à la sixième place du top Itunes

Comme pour un autre rookie devenu Superstar, Desiigner, le succès de Rob $tone a tout de l'heureux accident. Selon ses dires, tout vient d'un après-midi fait d'une séance de défonce entre potes et d'une confrontation avec les flics. L'idée du tube est tombée du ciel pour atterrir dans sa caboche de post-adolescent drogué à la weed, assis à l'arrière d'une voiture de police. Une chose normale quand on sait qu'un de ses tracks préférés est ‘'Medicated'' de Wiz Khalifa.  Honnête, il ne se cache jamais. Au site Hip Hop DX  il a ainsi confié voulu devenir rappeur après avoir croisé Lil Bow Wow à l'âge de cinq ans sur MTV. Ridicule ? Pas pour lui.
 

 


Malgré ses 21 ans, celui qui a bourlingué jusqu'à Atlanta avec sa famille aligne les références huppées en interview. Accro à la Kush et aux siestes devant les documentaires de Netflix, le gars est cultivé. Son père l'a nourri au reggae le plus pointu, ici pas de Bob Marley mais plutôt Steele Pulse et Barrington Levy. Frontière mexicaine oblige, il cite des influences venues de la variété latine. Niveau rap, Rob préfère jouer la carte de l'efficacité : ‘'Je vais de E-40 jusqu'à Snoop en passant par Jay-Z et Kanye West''.  Enfin, dernière confession de l'artiste, il est un énorme fan de Pink Floyd. Cultivé, on vous disait.

Aujourd'hui le tout est de savoir si ce one hit wonder va durer. Chez Generations on parie que oui. ‘'Chill Bill'' a par exemple été remixé avec les hommes du moment, D.R.A.M, Denzel Curry et Cousin Stizz. De quoi donner un second souffle à la partition présente sur sa mixtape ''I'm Almost Ready'', dévoilée il y a peu. Oui, Rob $tone est prêt. En même temps, faut-il vraiment s'inquiéter pour un type qui a réussi l'impensable, à savoir rendre cool et frais un sample déjà utilisé des millions de fois ? Composée pour le film anglais ‘'Twisted Nerve‘' en 1968, la ritournelle est en effet présente dans les œuvres de Tarantino ‘'Kill Bill'', ‘'Death Proof'' mais aussi sur le morceau de Brianna Perry et Trey Songz ''Good''… Pas de quoi impressionner un Rob qui a rendu le sifflement encore un peu plus culte.