David Delaplace : le portrait cadré

Après le livre "Le visage du rap", David Delaplace, le serial shooter du hip-hop français est de retour avec "Culture rap", premier jeu de cartes sur le thème avec "des questions de fils de pute auxquelles tu ne pourras jamais répondre". Portrait.

David Delapace est un photographe réputé dans le milieu du Hip-Hop. Devenu professionnel par passion et presque accidentellement, il collabore avec les artistes les plus influents. Hyperactif, il fait une percée dans le milieu grâce à   n 2019.Il est de retour avec "Culture rap", le premier jeu de cartes dédié au rap français. 

 

Par SK. David Delaplace n'a aucune histoire touchante à raconter sur la naissance de sa passion. Aucun aïeux photographe de profession ; pas de vieil appareil argentique traînant dans le placard. Juste le hasard qui a bien fait les choses. Ou plutôt, un destin. Le premier rapport du photographe aux arts visuels se fait grâce une petite caméra qu'il s'achète. En 2005, alors qu'il s'ennuie dans sa cité du 91, les révoltes sociales éclatent : ce sont les fameuses "émeutes" qui secouent la France durant près d'un an. Aux premières loges, il filme la colère: "Je publiais les vidéos sur des blogs à l'époque". Ce n'est qu'ensuite qu'il se met à immortaliser les choses, les paysages puis les gens. Sa chance lui est donnée lorsqu'il est approché par l'équipe du rappeur Tito Prince. Il s'agira de sa première expérience dans le milieu.
S'ensuivra un projet photographique et culturel, un livre : Le visage du rap. Suivant les artistes dans les coulisses, allant à la rencontre des pionniers, il réalise ainsi une contribution importante pour les archives du rap français. Un ouvrage très bien reçu par la critique qui lui confère une légitimité et un crédit importants pour la suite de sa carrière.


Le destin de David
David a son déclic et persévère dans cette voie. Jeune rookie de l'image, tombé dans l'univers du hip-hop, il a toutefois immédiatement le réflexe commercial. Un point sur lequel beaucoup de débutants ont encore du mal à s'imposer. Lui, est un partisan du tout-travail-mérite-salaire ! Professionnel, amateur de musique urbaine mais pas fan ; il concrétise tout de même une rencontre importante avec son coup de cœur, le rappeur Salif: "Je l'ai rencontré, j'ai son numéro, on est partis une fois à Abu Dhabi ensemble". C'est dans les expériences plus que dans les personnes qu'il s'épanouit le plus. Gagner la confiance de l'artiste pour laisser sa créativité s'exprimer presque sans obstacle et ça plus que les gros chèques, c'est ce qui fait vibrer le jeune Delaplace :

"Je trouverai ça con d'arriver dans un métier de passion pour se retrouver à faire des choses que tu n’aimes pas".

Ainsi, le serial shooter a toujours du temps pour des talents moins connus, qu'il classe parmi ses meilleures expériences. 


"Pour moi, ça ne me semblait même pas être un métier."
Les métiers artistiques sont les nouvelles filières prospères de la décennie. Cependant, jusqu'à il y a encore peu, difficile de se projeter en tant que beatmaker, topliner ou encore photographe. En cause surtout, un manque d'information auprès des établissements scolaires sur ces métiers de passion et un accès compliqué par le prix des formations. Une réalité dont David Delaplace a lui-même fait les frais :

"Quand t'es jeune, on ne te dit pas que c'est possible".

En effet, la tendance était encore à la réorientation vers les travaux manuels pour ceux que le système scolaire ne passionnait pas : "On m'a dirigé vers pâtissier, cariste ; préparateur de commandes." Plus tard, sa tentative de passer par le cercle académique classique échouera de toutes façons, le convaincant que d'autres chemins sont possibles. Il savoure aujourd’hui une vie de papa poule en s'épanouissant dans une carrière qui lui offre le privilège d'organiser son temps. 
Tenter, s'éclater, se faire confiance et... Ne pas se priver de donner son avis ! Voilà peut-être la meilleure leçon à tirer de son parcours. Décidé à laisser son empreinte, David Delaplace a inventé le premier jeu d'interrogation dédié à la discipline : Culture rap. Pratique, technique, intergénérationnel. Des cartes, sans plateau avec différents niveaux et "des questions de fils de pute auxquelles tu ne pourras jamais répondre". De quoi combattre l’ennui en cette période étrange et apprendre deux, trois trucs qui vous feront passer pour quelqu'un de calé !


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