Will.i.Am, un clip fou et les honneurs du Louvre !

Will.i.Am, un clip fou et les honneurs du Louvre !

Entre divers chefs-d'œuvre, le leader des Black Eyed Peas s'approprie l'art classique dans son clip "Mona Lisa Smile"…

Cette semaine, Will.i.Am était de passage à Paris pour présenter un clip et un reportage en collaboration avec le Louvre.
Ne faisant rien comme les autres, il a invité la presse dans les sous-sols du prestigieux musée. Résumé de la soirée.
Un rappeur dans un musée français, fallait y penser. Nous voici mardi 12 avril dans la capitale hexagonale, 18h15 exactement.
Posté non loin du jardin des Tuileries, on peine à sentir un enthousiasme fou avant le quart de finale retour entre le PSG et Manchester City.
Face à la pyramide du Louvre, un autre événement semble intéresser la foule.
Loin des gradins, nous voici pressés d'assister à une conférence baptisée « Will.i.Am au Louvre ».
En termes d'ouverture d'esprit, voilà qui en jette. Les silhouettes de divers journalistes et autres fans déboulent alors dans les arcanes de la célèbre entité pour un moment de culture inédit.
La présentation d'un clip, « Mona Lisa Smile » puis d'un reportage, tous basés autour de l'artiste hip hop et de sa passion pour l'endroit. Car, comme il le dira lui-même plus tard « le Louvre c'est un rêve ».

L'accueil ne souffre d'aucune contestation, la salle est cossue, l'atmosphère presque guindée. On se demande alors dans quel pétrin s'est embarqué le rappeur. Comment un homme venu du hip-hop peut-il coller à l'endroit ? Le message va-t-il passer ? Au final pourquoi tout cela ?
Les premiers éléments de réponse arrivent vite et force est de constater que notre cher « Will » mène bien sa barque.
La conférence est animée par un certain Frédéric Dassas, conservateur des objets du 18ème siècle au Louvre devenu maître de cérémonie d'un soir.
Devant cet expert qui lui tend la main, Will.i.Am répond par un hug à l'américaine. Le tout se détend et le chanteur prend la parole. La visée du projet est de pousser toutes les générations à venir s'instruire ici.
Un pari plus que réussi, assuré par un clip renversant et un reportage tout aussi catchy.

En bon observateur du monde des arts Will.i.Am ne passe pas par quatre chemins pour nous envoyer ses références au visage.
Avec le clip de « Mona Lisa Smile », titre pourtant sorti en 2013, tout y passe.
Le chef-d'œuvre de Leonard de Vinci prend les traits de la belle Nicole Scherzinger pendant que le chanteur se glisse dans « La liberté guidant le peuple » de Delacroix.  
Un tableau illustrant une envie de faire bouger les lignes.
Will.i.Am imprime désormais ses propres codes et installe des ponts pour une meilleure vulgarisation de la « haute » culture.
Il est populaire, vient du hip hop et pèse 46 millions d'albums vendus ?
Qu'importe, lui n'a d'yeux que pour les dorures et les prouesses techniques visibles au Louvre. Pour nous le démontrer, ce dernier a travaillé sur son projet pendant trois longues années.
Un clip oui, mais accompagné d'un petit documentaire…

12 minutes, c'est le temps qu'il aura fallu à l'artiste pour nous convaincre de nous rendre au musée. Ponctué par les apparitions de divers experts, le reportage de William Adams (de son vrai nom) nous renseigne sur le mobilier de Marie-Antoinette ou le portrait de Napoléon III. Il fait l'analogie avec son époque, aujourd'hui, les selfies et compagnie.
Pour l'artiste, il nous manque une technique, un savoir –faire, de quoi aller plus loin. Comme il le rappelle dans un sourire, « les peintres du 18ème auraient peut-être aimé avoir des filtres Instagram ».
S'il n'est pas le premier à s'immiscer dans l'art, il est le seul à le rendre aussi populaire.
Ici la renaissance parle à tout le monde.

Après Jay Z et Kanye West au Museum of Modern Art, Will.i.Am gagne, lui, sa place au saint des saints de la culture.
Dans une ultime séance de questions-réponses avec la salle, le chanteur n'hésite pas à faire de l'humour avec des sujets graves pour mieux faire réagir son auditoire. Lorsqu'il parle de « masterpiece » il fait référence aux « masters », maîtres qu'avaient les esclaves noirs. Selon lui, la connaissance des classiques est essentielle pour mieux innover et ce malgré l'absence de diversité dans les tableaux d'époque.

En guise d'au revoir le prédicateur martèle une dernière fois son message :

« allez au MoMA, au Moca, où vous voulez mais, visitez au moins une fois le Louvre, la création du monde se trouve ici ».

Promis William, on y retournera.